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Réponses aux questions

sur la Thanatopraxie.

 

 

1- Qu'est ce que l'embaumement et à quoi cela peut-il servir ?

 

- L’art d’embaumer les morts est apparu parmi les anciennes civilisations qui croyaient en une sorte d’immortalité et de résurrection du corps. Aujourd’hui, nous embaumons nos défunts pour des raisons indéniables d’ordres psychologique et physiologique du bien-être des endeuillés et de la santé publique.

Notre mission est de rendre aux hommes leur dignité dans la mort et de faciliter le travail du deuil pour les proches. C’est une tâche difficile qui demande beaucoup de la part du praticien, mais qui en vaut la peine. Il faut explorer l’histoire de cet art ancien afin de pouvoir en expliquer les logiques qui l’ont amené à devenir une science moderne d’une très grande valeur.

 

2- Comment cela a t’il commencé ?

 

- Dans la religion des égyptiens de l’antiquité, l’âme demeurait avec le corps du défunt pendant 3 000 ans avant d’être réincarnée, ce qui les a contraint à développer des techniques de conservation très sophistiquées. A savoir que si un corps se détériorait, son âme serait réincarnée dans un être inférieur du règne animal pendant une période indéterminée d’expiation. La disponibilité d’énormes quantités d’épices et de baumes, la sécheresse extrême du climat, toutes ont contribué à l’excellence de l’art d’embaumer les morts. Il n’y a pas de doute que les égyptiens aient développé leurs méthodes de conservation aussi bien pour des raisons sanitaires que religieuses. La maîtrise de cet art leur a permis de mettre en oeuvre des rites funéraires autrement impossible à réaliser, par exemple : « la traversée du lac » ; le corps était transporté jusqu’à un endroit déterminé de la rive, où il de devait comparaître devant une assemblée composée en autre de 40 juges. On pouvait alors porter des accusations de toutes sortes contre le défunt. S’il s’avérait que ce dernier n’avait pas vécu d’une façon intègre, alors le passage du lac lui était refusé. Ses proches devaient alors le garder chez eux pendant un an. Le défunt, s’il avait des dettes au moment de son décès, sa momie servait de gage à ses créanciers jusqu’à l’apurement de ses dus. Rien ne pouvait être pire pour les égyptiens que de ne pouvoir garantir des obsèques à leurs défunts. La momie la plus ancienne dont nous avons connaissance, se trouve au British Museum. Les procédés utilisés à l’époque ont été décrits par Pliny, Hérodote et Diodore de Sicile.

Toutes les grandes civilisations de ce monde ont copié l’embaumement égyptien, car elles ont toutes cru en l’immortalité.

 

3- Quelle est la valeur psychologique de l’embaumement ?

 

- Plusieurs autorités dans le domaine de la psychologie et sociologie funéraire ont démontré qu’à travers le développement des techniques de l’embaumement, une évolution des pratiques funéraires s’est établie. « Le corps revalorisé devient le nœœud du rituel funéraire sur lequel se cristallise un jeu d’émotions qui ouvre le deuil et en facilite grandement le travail » Louis Vincent Thomas. 

Il y a quelques siècles de cela, les rois de France et d’Angleterre avaient fait ériger des effigies d’eux-mêmes pour leurs obsèques. Ces images étaient le centre du rite funéraire, d’où une force d’artisanat responsable des statues inclinées utilisées pour des obsèques élaborées et comme monuments funéraires commémoratifs. C’est au milieu du 19ème siècle que l’utilisation de ces images a commencé à s’éteindre. Aujourd’hui chez nous, cette pratique est devenue obsolète.

Bien sûr, l’explication est simple, la société a développé une meilleure façon de rendre aux vivants l’image du défunt comme point fondamental du rite funéraire. Cette image est le défunt lui-même, embaumé et restauré. La recherche psychologique a établi que le moment de vérité survient lorsque les endeuillés se trouvent devant le défunt qu’ils pleurent, cet événement est le plus significatif qui soit dans le travail du deuil. Notre subconscient a besoin de preuve qu’une vie terrestre est arrivée à son terme. Avec le défunt présent, l’opportunité est là pour se souvenir, ce qui aide à accepter la réalité et la finalité de la vie. Voir c’est croire. Si nous ne pouvons pas voir, de nos propres yeux la dépouille d’un être cher, nous serons aptes à avoir beaucoup de mal à nous ajuster à la mort, le doute sera omniprésent et l’imagination fera le reste.

La maladie peut changer l’aspect physique d’une personne, les accidents ou la violence, peuvent défigurer, voire même mutiler tout un corps. Des soins sur le défunt s’imposent. Il peut s’avérer nécessaire d’avoir recours à l’art restauratif pour effacer des traces de traumatismes.

Le but des soins n’est pas de donner au défunt l’apparence de vie, mais de lui redonner une certaine sérénité. Voir le défunt est le point clé de la thérapie du deuil. A noter que la vue d’un corps non traité peut avoir un effet négatif, voire même traumatique sur les proches. L’obligation de faire face à la réalité, la chance de pouvoir exprimer ses émotions, la possibilité d’un soutien psychologique, tout cela est possible grâce à l’embaumement moderne. L’habilité de l’embaumeur / thanatopracteur joue un rôle primordial pour la santé mentale des endeuillés en leur procurant le point focal d’expression de leurs émotions. C’est devenu un soutien d’une grande valeur dans le travail du deuil.

 

4- Les techniques de l’embaumement ont-elles évolué ?

 

- De nos jours, les techniques dans l’art de préparer les défunts ont considérablement évolué, particulièrement sur le plan scientifique.

Bon nombre de grands hommes ont contribué à cette évolution :

Léonardo Da Vinci pour ses plaques anatomiques ; Dr William Harvey pour sa découverte de la circulation sanguine ; Anthony Van Leeunwenhoek, le père de la bactériologie ; Dr Frederick Ruysch, le premier a avoir pratiqué l’embaumement artériel ; les frères Hunter pour les premiers rapports écrits sur les méthodes d’embaumement artériel ; Dr Jean-Nicolas Gannal pour ses travaux sur la thanatomorphose et son livre sur l’embaumement et Dr Thomas Holmes, le père de l’embaumement moderne.

Ce dernier est pratiqué dans de nombreux pays à travers le monde, et de manière quasiment universelle en Amérique du nord et les pays anglo-saxons.

 

5- L’embaumement n'est-il pas du luxe ?

 

- Aujourd’hui encore, certains prétendent que l’embaumement n’est que du luxe et qu’il ne contribue en rien à la salubrité publique. Cette déclaration est basée sur la conviction que « les microbes meurent avec leur hôte », d’où l’attribution au défunt de ne présenter aucun risque d’hygiène. Attributions émanant de certains médecins réputés, mais sans aucune documentation scientifique à l’appui. Par contre, il est prouvé que le corps abrite des organismes infectieux et contagieux, d’où un risque potentiel d’infection. L’embaumement peut réduire et anéantir ce risque. De nombreuses recherches ont été effectuées sur les natures infectieuse et contagieuse de personnes décédées. Les conclusions sont explicites, les organismes continuent à évoluer après la mort, certains contribuent à la thanatomorphose, d’autres deviennent pathogènes et présentent un risque majeur à la salubrité public.

Les organismes contagieux peuvent se propager par le contact physique et les organismes infectieux par voie aérienne. Bien que le contact physique ne soit limité à un entourage restreint, les maladies aériennes comme la tuberculose, présentent un risque réel d’infection à pratiquement tout le monde. Les personnes endeuillées sont plus susceptibles de contracter une maladie car le chagrin diminue la défense immunitaire par le biais de réactions biochimiques complexes. Les preuves sont nombreuses, les corps de personnes décédées abritent des organismes contagieux et infectieux qui peuvent s’étendre aux vivants. La question suivante est simple : l’embaumement peut-il prévenir le danger que représentent ces pathogènes ? Des études et recherches sur les produits utilisés dans le cadre des soins post-mortem ont prouvé que ces produits étaient des désinfectants et conservateurs très efficaces. Donc, nous pouvons en conclure que lorsque ceux-ci sont utilisés professionnellement, ils anéantissent la flore microbienne. Un test réalisé sur 2 groupes de cadavres (l’un traité, l’autre non), sur lesquels des relevés ont été effectués sur différents sites comme le cœur, les poumons, le colon, la vessie, la bouche, le nez, etc. et ce immédiatement avant de procéder aux soins, puis à des intervalles de 2 / 4 / 8 et 24 heures. La flore microbienne a été réduite de plus de   99 % sur chacun des sites 2 heures après les soins sur le 1er groupe. Par contre sur le 2èmegroupe, une augmentation continue de la flore a été constatée.

Si l’on est prêt à considérer l’embaumement sans a priori, il existe bon nombre de preuves pour soutenir la logique de l’embaumement, et de ce fait le bien-être des endeuillés et de la salubrité public

 

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